INTERVIEW

RENCONTRE AVEC NEMS-B

today03/02/2025 65 11

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Vendredi 07 février, nous accueillons pour le première fois l’artiste marseillais NEMS-B sur E-Kwality Radio, pour un DJ set de 2 heures.

 

Né en 1979, il s’intéresse très tôt à la culture vinyles et à la soul, au funk, au hip-hop et au jazz, avant de découvrir les musiques électroniques au milieu des années 90. Il se lance alors dans le deejaying, avec une fascination particulière pour les mixes techniques à 3 platines d’un Jeff Mills ou d’un John Thomas. DJ à la technique très sûre, il se fait sa place assez rapidement en jouant dans les années 2000 et 2010 sur de nombreux évènements (Concrete, Batofar, Glazart, Baby Club, Jardins Suspendus… pour ne citer que quelques lieux), en proposant un large éventail de sonorités en naviguant de la techno groovy à la minimale, en passant par la house et des atmosphères plus introspectives et dubby.

 

Il trace ainsi son chemin artistique discrètement mais avec une vision affirmée et assumée de la musique, loin des sentiers battus et de la facilité.

 

Rencontre donc avec NEMS-B.

 

Crédit photo: Valentin Chalandon

 

E-KWALITY RADIO : Salut Nahim ! Peux-tu te présenter en quelques mots ?

NEMS-B: Nahim aka Nems-B, je suis DJ, producteur, passionné de musiques électroniques depuis presque 25 ans.

 

EKR : Quels sont tes premiers souvenirs musicaux (tous styles confondus) ?

NB : La musique en règle générale a toujours eu une place très importante dans ma vie depuis l’enfance et encore plus à l’adolescence. Je n’ai pas souvenir depuis cette époque d’une journée sans écouter de musique tous styles confondus.

J’acheté beaucoup de cassettes et CD’s à l’époque de hip-hop français, de punk, de soul, de reggae, de New Wave, etc…

 

EKR : Te souviens-tu de ta première « claque » musicale ?

NB : Les premières claques musicales, je dirais les premières écoutes d’albums de James Brown. Et ensuite, pour la musique électronique, Jeff Mills , la série des « Mix-Up » , les « X-mix » , le « Decks, EFX & 909 » de Richie Hawtin pour ne citer qu’eux.

 

Crédit photo: Valentin Chalandon

 

EKR : Tes premiers pas derrière les platines, c’était quand et à quelle occasion ?

NB : Je n’ai pas vraiment de souvenir précis concernant mes premiers pas derrière les platines. J’ai beaucoup écumé les soirées et les raves du Sud de la France vers 1997, et j’ai de suite était fasciné par le deejaying et la musique électronique au sens large du terme, plus particulièrement par la technique au niveau du deejaying. J’adorais voir les performances de grands techniciens derrière 3 platines. C’est ce qui m’a donné envie de jouer. A l’époque, j’avais peu de moyens et j’ai enfin pu m’acheter trois platines Technics MK2 et une table de mixage fin 2001.

J’ai assez rapidement progressé ce qui m’a permis de jouer dans des raves et des soirées du sud dès début 2002.

 

EKR : Tu as lancé il y a plusieurs années le projet Phonons, qui est à la fois une série de podcasts, avec aujourd’hui plus d’une centaine de sets, et le nom de soirées qui tu organises. Peux-tu nous en parler ?

NB : Phonons est un projet très important et totalement en adéquation avec mon développement et mon univers musical. J’ai rejoint très rapidement le projet initié par Philippe Lopez et Vincent Telandro. A l’époque il y avait très peu de séries de podcasts et surtout avec une DA et un son aussi pointu que la nôtre. Assez rapidement je me suis beaucoup investi sur la sélection des artistes que l’on a invité dans la série, le but étant de mettre en avant des artistes ultra talentueux, avec une vision de la musique assez proche de la nôtre, faire également quelques découvertes.

Depuis 15 ans j’écoute énormément de DJ sets et le mode de sélection est assez simple : coup de cœur !

Vincent a quitté le projet il y a plus de 10 ans, Phil et moi avons la gestion du projet depuis tous les deux.

Comme tu l’a souligné nous venons de publier le numéro 100 de la série il y a quelques mois, ce qui est relativement peu pour une série de podcasts en 15 ans d’activité. Tout ceci toujours dans un souci de qualité. On ne se met pas la pression pour sortir absolument 1 épisode tous les mois, mais on se laisse plutôt voguer au gré des artistes que l’on a envie de mettre en avant dans la série. On partage un lien assez particulier avec tous les artistes que compte la série, beaucoup d’entre eux sont des potes pour qui j’ai beaucoup d’affection et de respect.

Concernant les soirées Phonons, on en fait quelques-unes, en fonction de l’énergie et du temps de chacun. Nous tenons le projet à bout de bras avec Phil, ce qui nous limite un peu dans nos actions avec nos vies respectives. Le maître-mot, c’est « no stress » ! Les invités sont tout le temps des artistes que nous avons reçus dans la série comme une réunion de famille au service d’une musique ultra pointue et surtout sans concession.

 

EKR : Tu as commencé la composition de musique électronique il y a 6 ou 7 ans. Quel est ton processus créatif lors que tu te poses derrière un PC et des machines ?

NB : Oui c’est ça. J’ai sorti mon premier track sur un label sud-coréen, Oslated, au moment de ma tournée asiatique.

Je n’ai jamais rien trop programmé dans mon processus artistique depuis le début. Pour la production c’est le même schéma : je produis dans mon coin de la musique pour mon plaisir avant tout depuis plus de 10 ans. Tout le processus est dicté uniquement par mon feeling du moment et mes émotions. Lorsque je me mets en session studio, c’est toujours parce qu’avant tout j’en éprouve l’envie et le besoin pour exprimer un état d’esprit une émotion, tout ça toujours dans une esthétique assez proche de mon univers de DJ. C’est ce qui fait que je produis toujours des tracks dans des styles assez différents. Je ne me suis jamais senti à l’aise enfermé dans une case.

 

Crédit photo: Valentin Chalandon

 

EKR : Tu es très attaché à ta ville de Marseille. Quelle est l’originalité de sa scène électronique ?

NB : La scène électronique marseillaise est très solide et intéressante depuis les années 90, avec les tauliers en grande partie encore présents (grosse pensée pour mon ami Sebastien Bromberger, boss de Modélisme records qui nous a quitté beaucoup trop tôt et que nous manque) et qui ont posé des bases solides.

Aujourd’hui beaucoup de jeunes artistes et collectifs sont présents et essayent de faire vivre la nuit marseillaise. Le gros problème de notre ville reste le très faible nombre de lieux disponibles afin que les artistes puissent s’exprimer et se développer.

 

EKR : Si tu devais résumer ta musique en quelques mots, ça serait quoi ?

NB : Deep, hypnotique, mentale, sexy, groovy et sans compromis.

 

EKR : La musique et la scène électroniques ont beaucoup changé ces dernières années. Quel regard portes-tu sur leur évolution ?

NB : Des choses très sympas se passent depuis quelques années avec des artistes intéressants qui explorent encore plus avec de nouvelles techniques, très créatifs dans les mélanges de styles.

A côté de ça malheureusement des choses un peu moins intéressantes, à mon sens, avec cette culture des réseaux sociaux et de l’apparence qui, je trouve dans certains cas, s’éloigne du but premier de la fête et au détriment certain de la qualité.

 

EKR : Quel(le)s sont les artistes qui te chatouillent joliment les oreilles en ce moment ?

NB : En production, des artistes comme Leiras, Luigi Tozzi, Malin Genie, Altinbas, Architectural. Et en DJ :  DVS1, Oscar Mulero, Ogazon, Ateq, Gigi FM.

 

EKR : Peux-tu nous parler un peu du DJ set  que tu nous proposes pour E-Kwality ?

NB : Concernant le set, c’est total impro et tout au feeling comme d’habitude. Aucune préparation particulière. Au moment où j’ai senti l’envie de l’enregistrer, tout s’est fait dans la journée avec la sélection des tracks dans la matinée et l’enregistrement du set en fin d’après-midi au coucher du soleil.

L’orientation est clairement deep comme une très grande majorité de mes sets. La particularité de ce set réside à mon sens dans sa durée de 2 heures qui est très rare pour moi dans des enregistrements. (NDLR : on aime bien donner du temps aux artistes sur E-Kwality). Du coup, j’ai pu exprimer une large palette de ma « deepness » en allant dans différents styles, entre minimal, house, techno, dub et Detroit, avec une sélection de mes tracks préférés de ces derniers temps.

 

EKR : Un dernier mot ?

NB : Paix, liberté et amour.

 

 

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Écrit par: E-Kwality Radio

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